L’édition 2024 du concours photo international des Sony World Photography Awards, créé en 2008, vient de révéler son palmarès. Ce dernier consacre le talent de trois photographes français dans les différentes catégories de prix : Juliette Pavy obtient le prix majeur en tant que Photographer of the year et est également récompensée dans la catégorie Projets documentaires pour son travail sur le programme de stérilisation des jeunes femmes inuites au Groenland entre 1996 et 1975 tandis Thomas Meurot est consacré dans la catégorie Sport avec sa série Kald Sòl et Mahé Elipe dans la catégorie Environnement pour sa série Echoes of the Hive. L’anecdote est savoureuse tant ce concours se démarque sur la scène des compétitions internationales qui désormais fleurissent dans l’univers de la photographie et de la vidéo avec un prize money de 25 000 dollars et une dotation en matériel promis aux lauréats. De quoi faire réfléchir de nombreux artistes sur la providence de telles opportunités pour continuer à produire et documenter des histoires qui manquent cruellement de soutien spontané (financier et technique) au moment de leurs créations et obtenir une visibilité mondiale. Nous sommes donc très heureux d’accueillir dans notre studio pour l’occasion la brillante lauréate Juliette Pavy, membre du collectif Hors Format, désignée Photographer of the Year des SWPA 2024 (excusez du peu surtout quand on sait que dans la compétition, elle était en lice face à des photographes comme Brent Stirton ou encore David Monteleone) et lauréate du concours Projets documentaires pour son reportage sur le programme de stérilisation des jeunes femmes inuites du Groenland entre 1996 et 1975 et Guillaume Cuvillier, Pro Business Manager chez Sony France, dont le regard sur la profession est toujours aigu et avisé. Dans ce débat, Arthur et Benjamin plongent dans les coulisses de ce concours (encore) méconnu en France malgré sa création en 2008. Ils explorent aux côtés des photographes et de Guillaume, le chemin qui semble se révéler pour les photo reporters ou les auteurs contemporains dans la recherche indispensable de fonds pour le financement de leurs travaux. En témoignent les 380 000 clichés qui ont été soumis cette année aux SWPA. C’est une opportunité qui fait la différence pour faire émerger des nouveaux talents et des reportages qui dans le contexte actuel ne rentrent pas dans les cases d’une information « main stream » ou de l’info en mode « entertainment ». Il était aussi important d’entendre Sony sur la nature et les motivations de leurs engagements dans ce concours depuis plus de 17 ans. Assurément ce type de compétition et de partenariat participent à une prise de conscience nouvelle sur les enjeux liés au financement et à la diffusion de reportages photographiques. Tous apportent leurs opinions par rapport à cette tendance forte qui émerge dans le monde professionnel. À la faveur de leurs témoignages, il règne dans le studio un vent de fraîcheur et d’optimisme qui suffisent à notre bonheur et nous projettent vers des échanges passionnants autour de la création d’images et de sensibilités originales et singulières.

Bonne écoute !

Photo : © Juliette Pavy