S’il est encore un attribut qui peut distinguer un photographe professionnel d’un simple auteur, c’est celui qui subsiste dans l’art de composer ses clichés et d’offrir un regard construit sur son sujet. Bien évidemment il n’est pas rare de voir certains photographes avertis rivaliser dans cette faculté à concevoir une image. Toutefois, l’expérience, la pratique, la connaissance technique et les contraintes auxquels s’expose chaque professionnel ont l’avantage d’exercer son œil et sa virtuosité qui fait que, souvent, nous avons l’impression qu’il voit des choses que nous ne voyons pas. C’est en cela que le travail de certains photographes est identifiable entre mille à la première image. Et tout n’est pas qu’affaire de lignes et de plans; la couleur peut -être un élément fondamental de cette écriture subjective. Bien sûr certains dogmes (la règle des tiers par exemple) sont un merveilleux outil pour apprendre à agencer des plans, placer un sujet ou choisir un premier plan et tout le monde peut se l’approprier aisément. Toutefois il existe un art de la transgression qu’un professionnel sait utiliser à bon escient et qui fait encore la différence. C’est la raison pour laquelle nous avons convié à l’occasion de cet épisode consacré à la composition de multiples regards issus de diverses disciplines pour comprendre les mécanismes qui gouvernent à la création d’une image. Le propos est évidemment inspirant et parfois subtil mais il devrait vous permettre d’acquérir des mécanismes voire des réflexes pour réaliser des photographies auréolées d’une signature singulière.

Bonne écoute !

Photo : © Bernard Jolivalt