Quand on recherche sur internet une fiche de description du poste d’iconographe, on lit : « Personne spécialisée dans la recherche des illustrations et des images d’une publication ». Résumer ce métier à une simple recherche d’images est très réducteur. Un iconographe reste un élément primordial dans la réalisation d’un article, qu’il soit destiné à la presse ou encore à l’illustration d’un livre. Il est au carrefour de différents métiers et d’une chaine de l’image où sa connaissance du marché de la photo, son réseau, sa curiosité et sa capacité à comprendre les attentes de son client sont des facteurs clés. Une de nos invités, Émilie Rouy, rédactrice photo chez Libération parle même d’une écriture photographique qui doit correspondre au propos du projet, mais aussi donner une information qui doit être en alchimie avec l’article de presse qu’elle est censée illustrer -. Wilfrid Estève, autre invité de marque, souligne la pertinence de cette analyse. Le choix d’une photo n’est pas anodin, il évoque même une fonction « passerelle » au cœur des différents protagonistes qui interviennent dans la réalisation d’un article (le photographe, le journaliste, le directeur artistique, l’éditeur). Dans ce débat, Wilfrid insiste sur la nécessité d’acquérir une culture de l’image pour que les compromis techniques, artistiques et informatifs soient mis en adéquation. L’illustration d’un article est plus que jamais une œuvre collective. Dans ce nouveau débat, son éclairage à la fois comme producteur, auteur, diffuseur et sa longue expérience des métiers de l’image (dont celui d’iconographe) impulse un regard pragmatique et créatif sur la difficulté de faire un choix photo.
Bonne écoute !

Photo : © Charisse Kenion