Dans cette nouvelle émission, nous explorons un domaine photographique et de techniques de prise de vue longtemps réservés à une élite. Et pour cause, le prix d’un moyen format et son domaine d’utilisation (essentiellement le studio) rendaient quasiment impossible l’accès à ce type de matériel pour le commun des mortels. Depuis quelques années, les lignes ont bougé et il est désormais possible de s’équiper à des tarifs plus raisonnables, en tout cas pas plus cher qu’un système hybride 24×36 haut de gamme. Cette tendance était l’occasion de démystifier ce qu’on appelle le « moyen format », ces appareils aux définitions d’images superlatives mais qui évoquent surtout une magie qui continuent de nous émerveiller. Nous sommes au cœur de l’image et d’une quête des sens où l’acte de photographier épouse un héritage directement lié au monde d’avant, celui de l’argentique et des rendus picturaux emprunts de poésie. On y parle donc intention photographique, modelé d’image, transitions colorimétriques, nuances et fidélité des couleurs, richesse des détails et tirages grand format qui participent à une certaine excitation et un nouvel engouement autour de l’image. En effet, il persiste une certaine magie, même encore aujourd’hui, à découvrir des fichiers produits par un appareil moyen format. Confronté à cet imaginaire fiévreux, on a tenté à travers les témoignages de nos invités, de mettre des mots sur cet émoi qui nous gagne quand on évoque ce type de matériel. C’est comme si on ressentait une sorte d’ivresse hérétique et le moins que l’on puisse dire c’est que nos invités n’ont pas cherché à soigner cette fièvre. Bien au contraire, c’est intriguant !

Photo : Jean-Michel Lenoir
Photographie tirée du magnifique livre « Evanescence » aux éditions Ramsay.