C’est un colosse aux yeux clairs et perçants qui se présente derrière les micros de Faut Pas Pousser Les ISO, l’une des plus grandes signatures dans la discipline de la photographie de sport. Franck Seguin qui a été récompensé d’un World Press dans sa carrière, dirige le département photo du groupe L’Équipe. Il était donc l’invité idoine pour évoquer cette discipline qui cumule exigence artistique et nécessité d’information. C’est ce dilemme qui est évoqué dans ce débat où son propos est agrémenté par les témoignages de plusieurs professionnels de renom dont Olivier Marin, le rédacteur en chef photo de l’AFP et Jacques Deydier, son prédécesseur chez l’Équipe. À leurs côtés, on découvre l’envers du décors ou la nécessité de couvrir un événement et d’en rapporter coûte que coûte les clichés qui vont servir à illustrer l’article d’un quotidien voire aujourd’hui les contenus multimédia diffusés instantanément sur Internet est impérieuse et se dispute à l’évidence : réussir une « belle photo ». Dans ce registre, Franck confirme qu’il n’y a pas la « place pour sa propre légende personnelle » quand on est photographe de sport qui plus est quand on travaille pour un groupe comme L’Équipe. Cette émission est donc un mélange de challenge, de prouesse technique et d’anecdotes qui contribuent à éclairer sur le sacerdoce que poursuivent les photographes de sport quand ils sont dans un stade ou sur le bord d’un circuit. À ce niveau d’exigence, la photographie de sport est une discipline majeure, une école de l’humilité et du devoir qui annihile toute ambition personnelle. Ces photographes sont au service d’un métier qui rappellent l’épopée de l’Aéropostale ou Saint Exupéry, Mermoz, Guillaumet, Reine… étaient au service du courrier. La photographie de sport devient alors une aventure. C’est presque romanesque. Bonne écoute !

Photo : Franck Seguin / L’Équipe
Le 4ème sacre de Martin Fourcade aux Jeux Olympiques d’hiver de Pyeongchang (2018). Ce cliché est devenu iconique. Il montre la victoire obtenue par le champion français du bout de son patin et symbolise son entrée au panthéon de l’histoire de son sport.