Il y a de grandes chances que vous ayez eu l’occasion d’admirer ses reportages dans l’un des grands news magazines français, notamment Paris Match ou Le Figaro Magazine. L’Afghanistan, le Yemen, le Niger, la Syrie, et l’Ukraine, récemment… notre invitée témoigne des conflits les plus odieux, appareil photo à la main. Véronique de Viguerie appartient à cette caste des photographes de guerre qui inlassablement espèrent qu’une de leurs images puissent changer le cours de l’Histoire. On cherche toujours à comprendre les raisons de cette obstination viscérale et de cette quête qui semble insensée. Du haut de notre confortable lucarne, on s’interroge sur la motivation qui anime inlassablement ces parcours de vie. On en vient à douter. Non pas que ces images ne disent plus grand chose, au contraire, mais on s’étonne toujours face à la puissance visuelle de certains reportages, qui pourtant, ne trouve que rarement un écho médiatique à leur mesure auprès du grand public. En interrogeant les commanditaires de ses reportages, on découvre le respect immense qui jalonne et signe le travail de photographe de Véronique qui a été récompensée à de multiples reprises (Prix Canon de la femme Photojournaliste, Prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre, Visa d’or Pris match News, etc). Véronique de Viguerie est assurément un des plus grands talents contemporains du genre, elle qui a participé en 2019 à l’album RSF (N°60) dans la collection « 100 photos pour la liberté de la presse ». Que serait le monde sans des photographes de cette trempe pour tenter de dire aux puissants de ce monde : attention, nous veillons ! En cela, leurs destins sont des symboles vivants de notre démocratie. Ils sont plus que jamais, en 2022, indispensables. Bonne écoute !

Photo : © Véronique de Viguerie